La démarche dialogique, au sens d'E. Morin, permet de sortir de l'ornière classique du débat : la tentation de la synthèse, comme si on devait nécessairement "trouver un point d'accord" après avoir débattu. Dans l'esprit de la dialogique, on ne cherchera pas nécessairement à surmonter les contradictions, à dépasser l'opposition des logiques à l'oeuvre...
L'un des écueils que l'ont peut rencontrer, lors d'un débat d'idées, c'est la tentation pour certains participants de vouloir à tout prix convaincre les autres de la supériorité de leurs arguments.... et même de chercher à les faire changer d'avis !
Le "Principe Dialogique" facilite l'acceptation, par les parties en présence, des logiques opposées des uns et des autres.
Edgard Morin a élaboré le concept de Dialogique (il n'a pas inventé le mot) pour dépasser le processus dialectique classique qui se veut dépassement des contradictions antagoniques alors qu'il cherchait à définir la relation entre deux contraires qui restent unis mais sans que leur dualité se fondent dans l'unité.
Le principe dialogique appliqué au débat
La dialogique peut constituer le moteur d'un jeu entre protagonistes du débat, où s'affrontent des idées opposées, mais qui peuvent aussi être complémentaires.
Pour le facilitateur, il s'agit de faire en sorte que chacun comprenne qu'il est possible de discuter sans être d'accord au départ... et sans rechercher in fine, la synthèse !
On peut s'exprimer, poser ses arguments sans vouloir l'assentiment, sinon l'adhésion de son interlocuteur. Chacun reconnaît ainsi qu'il n'a pas le monopole de la vérité. Le dialogue est ainsi fondé sur la discussion critique, l'argumentation rationnelle, la confrontation constructive... et le respect mutuel.
Chacun apprend à penser simultanément les complémentarités mais aussi les contradictions.
Le bilan du débat peut simplement constater l'existence de plusieurs points de vue sans chercher à les réduire à un seul.