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  • Photo du rédacteurKamel Lama

Spécificités de la VAE

Proximité et différence avec la Formation, le Coaching et la Facilitation

Pour situer la démarche de l’accompagnement VAE en tant que pratique professionnelle et faire émerger les particularités de la posture, il me semble intéressant de la comparer à mes autres pratiques professionnelles avec lesquelles elle partage bien des aspects, mais dont elle se différencie aussi.

D’ores et déjà, on peut souligner un point commun à la formation, au coaching, à la facilitation et à l’accompagnement VAE : la bienveillance et le non-jugement.

Bienveillance : chacune des démarches offre un espace d’expression « sans risques »

Non-jugement : point de posture « haute » pour ces approches ; le formateur pratique la pédagogie active et met l’apprenant au centre de son dispositif ; le coach et le facilitateur adoptent une posture dite « basse » en ce sens qu’ils sont au service de leurs clients, ces derniers étant considérés comme sources du potentiel (compétences, idées) dont il faut favoriser l’émergence.

L’accompagnateur VAE adopte quant à lui une posture « neutre », ni haute, ni basse, il est de plain-pied avec « son » candidat qu’il guide à la recherche de ses réponses, mais sans les lui apporter.

Accompagnement VAE versus formation professionnelle

points communs

La démarche d’accompagnement VAE marque une véritable proximité avec la formation professionnelle. En effet, d’une certaine façon, l’accompagnement VAE peut être assimilé à un authentique « acte de formation » fondé sur l’expérience vécue.

D’ailleurs, nombre d’études montrent que c’est l’un de premiers bénéfices reconnus par les candidats en VAE : ils ont appris beaucoup de choses, sur eux-mêmes, mais aussi sur leurs propres pratiques professionnelles.

De fait, l’accompagnateur a bien un rôle pédagogique : pour aider le candidat à remplir son dossier, mais aussi pour le préparer à le présenter. De plus, le dispositif d’accompagnement gagne à être structuré en séquences qui seront d’autant plus formatives, qu’elles s’appuieront sur des méthodes d’explicitation des savoirs et de facilitation de l’expression écrite et orale.

différences

Tout formateur sait que sa vocation profonde, ce qui détermine la dynamique de son action, c’est de transmettre un savoir et de favoriser son assimilation en s’appuyant sur des méthodes pédagogiques.

L’accompagnateur VAE s’interdit de transmettre directement un savoir. Même s’il connaît le domaine professionnel du candidat, son rôle est justement de ne pas savoir. Et d’une certaine façon, on peut se demander si ne pas connaître le domaine professionnel du candidat ne constitue pas un « plus » pour accompagner sur le parcours VAE.

En effet, la « philosophie » première de la VAE est de considérer que c’est le candidat qui est le « sachant », contrairement à l’enseignement, même si lui-même ne le sait pas (encore) au début de son parcours VAE.

L’objectif de la démarche est d’apporter des preuves relatives aux compétences du postulant, en cohérence avec le référentiel du diplôme visé. Ainsi, c’est bien lui qui doit narrer ses expériences professionnelles les plus significatives et rédiger en conséquence le dossier qui sera soumis au jury. Ce dernier ne se laissera pas abuser par un candidat qui aurait « sous-traité » la rédaction de son livret à un autre.

Ainsi, l’accompagnateur VAE doit s’efforcer d’être « neutre » dans sa démarche pédagogique : il aide le candidat à formaliser ses expériences en relation avec le référentiel, mais il s’interdit de lui apporter du savoir. Ce n’est pas son rôle. Contrairement au formateur, son rôle n’est pas de « nourrir » une réflexion avec des savoirs qu’il détient, il est de faire émerger les savoirs chez son interlocuteur.

S’agissant de la préparation à l’oral devant le jury, ici aussi, l’important pour l’accompagnateur va être de resté centré sur le candidat en l’aidant, au besoin en l’entraînement, à « défendre » son dossier, de la manière la plus proche de lui, la plus authentique, mais sans jamais se projeter soi-même.

Le candidat défendra son dossier avec ses propres mots, à partir d’un vocabulaire nécessairement enrichi par la démarche d’explicitation des savoirs et expériences, qu’il se sera réellement approprié.


Accompagnement VAE versus coaching

Points communs :

D’une certaine façon, la démarche d’accompagnement VAE s’apparente à du « coaching » même s’il est probablement préférable de s’en tenir au premier terme tant le mot « coaching » est galvaudé aujourd’hui.

Pourtant, le coaching, qui prend sa source dans l’entraînement sportif, représente une démarche très intéressante d’accompagnement, orientée « solutions » et très pratique. Il s’agit, dans un temps limité, contrainte que l’on retrouve dans l’accompagnement VAE, d’aboutir à des résultats concrets au bénéfice du coaché.

Ainsi, en une dizaine de séances, le coach en s’appuyant sur diverses techniques, va permettre à son client d’atteindre ses objectifs.


Les diverses techniques qu’il utilise peuvent être adoptées par l’accompagnateur VAE :

–questionnement pour faire « émerger » le « savoir déjà-là », l’objectif du coaching étant de mettre à jour et de capitaliser sur le potentiel du coaché ; pour le parcours VAE, il s’agit de faire émerger des savoirs professionnels « implicites » en ce sens qu’ils sont tellement intégrés à la pratique quotidienne que le candidat expérimenté « ne sait pas qu’il sait ».

–relance lorsque la personne peine à s’exprimer

-écoute centrée sur la personne : il s’agit là d’une écoute « authentique » et bienveillante ; technique fondamentale pour les deux approches, car l’écoute est le premier levier de l’agir, surtout dans le cas de personnes, et elles sont nombreuses, qui n’ont jamais vraiment été écoutées et qui ont pris l’habitude de ne pas parler d’eux-mêmes.

Par ailleurs, sans que l’accompagnement VAE exige un « travail sur soi » particulier, il est certain que, tout comme pour le coach, l’accompagnateur doit agir et parler en toute conscience de lui-même.

Il doit savoir « d’où il parle » et pourquoi. Comme on dit dans le coaching, il ne faut pas « infliger son désir » à l’autre, qui ne doit être influencé en aucune manière dans ses choix.

Ce point rend nécessaire, ce qui se pratique régulièrement en coaching : la confrontation avec ses pairs dans le cadre d’une supervision. Ainsi, des réunions de « retour d’expériences » sont organisées au sein de certaines institutions afin de permettre aux accompagnateurs VAE d’échanger sur leurs pratiques et d’exposer leurs éventuelles difficultés.

Les réunions se tiennent dans un esprit identique à celui qui anime la démarche : bienveillance et non-jugement.

Dernier point de ressemblance : même si le processus — coaching ou accompagnement — se situe au sein d’une organisation, entreprise par exemple, l’accompagnateur VAE, tout comme le coach, travaille prioritairement au bénéfice de son candidat ou client, dans la plus stricte confidentialité afin de préserver le nécessaire lien de confiance.


Différences :

Le coach a pour objectif principal de faire prendre conscience, à son client, qu’il a un potentiel et de l’aider à l’actualiser, à le mettre en œuvre, au besoin en définissant des « applications pratiques » entre deux séances. Il s’agit donc de faire le pari qu’il y a un potentiel (d’action, d’apprentissage, etc.) et de le faire émerger grâce aux méthodes appropriées précédemment évoquées.

L’accompagnateur VAE ne s’interroge pas sur le potentiel de son candidat. Il fait l’hypothèse qu’il a à faire avec un professionnel expérimenté. L’enjeu est donc de faire émerger les savoirs mis en œuvre dans le cadre de l’activité professionnelle et d’aider à leur formalisation et enfin de démontrer qu’ils correspondent au référentiel du diplôme visé.

Pour ce faire, l’accompagnateur VAE va en particulier s’appuyer sur des méthodes d’explicitation des savoirs, méthodes peu utilisées en coaching.

Enfin, autre différence, il me semble que l’accompagnateur VAE exerce un rôle de guidage plus prononcé que le coach vis-à-vis de son client. Sans pour autant faire à la place du candidat, l’accompagnateur va orienter le travail de celui-ci au mieux.

Travail de recherche si cela s’avère nécessaire (sites ressources, personnes ressources…) et travail d’introspection afin qu’il puisse décrire les expériences les plus pertinentes et les plus convaincantes en rapport avec le référentiel du diplôme visé. C’est en ce sens que la posture n’est pas « basse » comme celle du coach, elle n’est pas « haute » non plus, c’est une posture de neutralité bienveillante qui s’appuie sur une aide méthodologique active.


Accompagnement VAE versus facilitation

Points communs :

La facilitation s’appuie elle aussi sur le potentiel pour en susciter l’émergence. Divers outils de facilitation sont utilisables sur le parcours VAE comme on le verra au chapitre suivant. L’accompagnateur est aussi un facilitateur, il utilise divers leviers pour aider son candidat à s’exprimer et à formaliser ses expériences.

La notion de facilitation indique principalement une posture de neutralité : l’idée est d’offrir à l’autre (comme je l’ai indiqué, cela peut être une ou plusieurs personnes) un espace d’expression.

Le facilitateur s’interdit d’apporter du savoir ou un quelconque avis, il reste neutre tout le temps du processus à l’instar de l’accompagnateur. Cette neutralité ne traduit en aucun cas une indifférence, il s’agit d’une posture bienveillante et même promouvante, car on souhaite le succès de l’autre.

Par ailleurs, les deux approches suscitent des pratiques diversifiées. En effet, l’usage des outils de facilitation se fera en fonction de l’appétence de chacun pour tel ou tel outil, sans que la pratique soit normée, les objectifs restants partagés bien sûr.


Différence :

L’accompagnement VAE est orienté dès le départ vers un but précis. Il se confronte constamment au référentiel du diplôme visé afin de fournir les « meilleures preuves » de compétences qui devront être extraites patiemment d’une histoire de vie professionnelle qui n’avait pas été « pensée » jusqu’au démarrage du parcours VAE.

Ainsi, l’accompagnateur VAE se doit de trouver la posture équilibrée entre un nécessaire apport méthodologique, qui oriente le travail avec la rigueur nécessaire, et la démarche de facilitation qui vise à « débloquer » l’expression et la narration de soi ainsi que l’exploration d’une expérience professionnelle intimement vécue, au point qu’elle est restée en deçà du dicible.




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